Pour mieux comprendre le phénomène El Nino-La Nina, voici, grâce aux images récoltées par le satellite Jason 1, comment se sont fait les déplacements des eaux chaudes de surface dans le Pacifique tropical de 1997 à 2000.
Les images proviennent du site Jet Propulsion Laboratory (JPL) de la Nasa
http://www.jpl.nasa.gov/index.cfm
Et les explications de Planet terre.ens Lyon
http://planet-terre.ens-lyon.fr/planetterre/XML/db/planetterre/metadata/LOM-oscillation-nino-nina.xml
Pour comprendre les couleurs, utiliser l'échelle suivante:
Avril 1997. Les eaux chaudes El-Nino (rouge et blanc) atteignent les côtes américaines
Mai 1997Les eaux chaudes (en rouge et blanc, plus haute de 125 mm par rapport au niveau moyen et plus chaude de 4 à 6°C) s'étalent le long de la côte américaine.
Juin 1997L'étalement des eaux de surface plus hautes que la normale et donc plus chaudes se poursuit vers le nord et le sud de la côte américaine. Les pêcheurs péruviens commencent à ressentir les effets de cette arrivée d'eau chaude qui perturbe la remontée des eaux profondes (upwelling) plus froides et riches en nutriments nécessaires à l'écosystème marin.
Juillet 1997L'étalement des eaux chaudes se fait sur une surface équivalente à une fois et demi la surface des États-Unis. Le volume de ces eaux chaudes correspond à 30 fois celui de tous les Grands Lacs réunis. L'excès de chaleur apporté par ces eaux correspond à 90 fois l'énergie des combustibles fossiles utilisées pendant une année entière par les États-Unis.
Août 1997Près de l'Australie, des bandes violettes (plus de 125 mm au dessous du niveau moyen de l'océan) grossissent de plus en plus. Les températures de l'océan dans cette région sont anormalement basses. Dans ces conditions, l'océan échange moins d'humidité et d'énergie avec l'atmosphère, ce qui génère des conditions de sécheresse en Australie et en Indonésie.
Septembre 1997La répartition de la zone d'eau chaude (plus de 5°C au dessus de la normale) se stabilise dans le Pacifique tropical. Près de l'Australie, les bandes violettes se rassemblent dans le Pacifique ouest. Les températures y sont anormalement basses.
Octobre 1997Les eaux chaudes d' El-Nino progressent vers l'Alaska. Au nord de la bande équatoriale d'eau chaude, le niveau de la mer continue à baisser par rapport à la normale (zone violette). Cette topographie océanique augmente alors le courant nord équatorial NECC. L'augmentation du niveau de l'océan le long des côtes américaines est ainsi amplifiée.
Novembre 1997La surface couverte par les eaux chaudes augmente sensiblement, surtout le long de la côte ouest des États-Unis. Le niveau de l'océan s'élève alors à 40 cm au dessus de la moyenne dans le Pacifique est, près des îles Galapagos. La thermocline (interface entre les eaux chaudes de surface et les eaux froides profondes) s'abaissent de 8 000 cm (80 m) environ. El-Nino continue à aggraver les conditions climatiques globales, les températures élevées de la surface océanique influençant directement l'atmosphère.
Décembre 1997Les océanographes constatent que El-Nino est associé à une variation rythmique de la surface des eaux chaudes, en relation avec la rythmicité des vents du Pacifique central et ouest.
Janvier 1998Le volume des eaux chaudes El-Nino a diminué de 40 % par rapport à son maximum de Novembre 1997. La surface couverte par la zone d'eaux chaudes est encore égale à 1,5 fois la surface des États-Unis.
Février 1998Le volume et la surface des eaux chaudes restent importants, mais la bande s'est épaissie au niveau de l'équateur et de la côte d'Amérique du sud.
Mars 1998La quantité d'eaux chaudes a sensiblement diminué. Dans le Pacifique central, les eaux sont revenues à leur niveau moyen. Les eaux chaudes se répartissent alors au nord et au sud de l'équateur. Les océanographes indiquent que c'est la situation classique qui annonce un retour progressif des conditions océaniques vers la normale.